dimanche 31 août 2008

Mon premier jour de ciel bleu

Bonjour à tous! Aujourd'hui je me sens vraiment bien. Le soleil brille, il fait chaud mais pas lourd du tout, un peu comme si on était en mai ou en juin en France. Un ciel bleu bleu bleu... tellement bleu que j'en ai profité pour canarder le campus (en cliquant sur le titre de ce post vous trouverez ma galerie de photos, en attendant que mon gadget veuille bien marcher...).


Le test de chinois n'y a rien fait: cette journée est magnifique. Pourtant, il y avait de quoi me gâcher mon dimanche: lever à 7h15, petit déjeuner au 食堂 (shitang, comprenez la cantine)... où il n'y a pas de thé, mais du café, un comble! J'ai avalé un pseudo-croissant en discutant avec une gentille chinoise qui fait des études d'anglais. Ah, sur le conseil de Romain, j'ai goûté les 茶鸡蛋 (cha jidan, oeufs au thé), qui sont des oeufs cuits dans du thé. Il ne faut pas s'arrêter à leur aspect un peu noirâtre, parce que c'est très bon, et très fin. Il fallait avoir l'idée!
Ensuite, le test (rappel: c'est pour que je sois mise dans un groupe de mon niveau). Salle comble, les professeurs parlent en chinois, mais c'est plutôt compréhensible. Soulagement. On nous fait en fait passer un HSK blanc, qui est fait sur le modèle du TOEIC anglais... peut-être que l'anglais je "masterise" comme on dit, mais le chinois c'est pas encore ça, et même pas du tout! A quelques rares exceptions près, toutes mes réponses résultaient d'un processus infallible de déduction à partir de la forme des caractères proposés, mais je ne suis pas découragée. Au contraire, ça me motive car je vois le chemin qui m'attend, ça me donne un but.

J'ai failli faire "Pékin-plage" cet après-midi à Tsinghua, mais le courage m'a manqué pour me traîner jusque là. C'est vrai que je ne suis pas fatiguée du tout (décalage horaire? Qui a parlé de décalage horaire?), mais après ma journée de hier au Marché de la Soie, mes pieds sont un peu fatigués...
Ah, il faut que je vous raconte le marché de la soie!! A une bonne heure de métro de mon petit chez moi (de l'autre côté de la ville en somme), au détour d'un couloir de métro, vous tombez directement dans ce que j'appellerai un souk à la chinoise. Je m'explique: ce n'est pas dans la rue, c'est dans un énorme bâtiment (je ne sais même pas à quoi il ressemble de dehors) très propre, et les boutiques (genre foire universelle) sont bien alignées en couloirs, mais caractéristique des souks "classiques", il n'y a aucun prix affiché et on est harangué (voire attrapé) à chaque pas. Chaque étage à sa "spécialité": la maroquinerie, les vêtements, les "chinoiseries"... Et là, il faut marchander! En gros, quand on a une tête d'étranger, le prix annoncé est dix fois supérieur au prix d'équilibre. J'ai vraiment hâte de maîtriser assez de chinois pour pouvoir marchander par moi-même, car s'il faut beaucoup de patience c'est aussi une vraie partie de plaisir lorsque ça devient un véritable art. Pour une écharpe, on peut marchander entre un quart d'heure et deux heures. Par exemple, pour un joli sac, la vendeuse annonce 450 yuans... et Romain m'a fait descendre le prix à 85! Tout le "truc" réside dans le fait de bien évaluer le prix de la marchandise dès le début, car on ne peut pas descendre en-dessous du premier prix qu'on a annoncé, il faut tout de même respecter les règles du jeu (oui, il y en a dans ce bazar!). En effet, si le vendeur "lâche" trop vite, c'est qu'on a surestimé la valeur du produit, et qu'on aurait dont pu l'avoir pour moins cher.

On peut essayer aussi de draguer un peu le vendeur, ça marche pas mal. Mais le "truc" ultime, c'est qu'une fois qu'on a bien marchandé et qu'on finit par bloquer (par exemple pour mon sac 120 yuans du côté de la vendeuse, et 82 du nôtre), on part... et là le vendeur nous rattrape quasiment infailliblement, en nous donnant le prix voulu! Là le patron a cédé et nous a fait déguerpir très vite, histoire que d'autres étrangers ne voient pas à quel point ils se font pigeonner pour leurs faux sacs Vuitton!

Je découvre progressivement la vie à Pékin et je crois que j'y prends goût. J'ai un nom chinois, une adresse chinoise, un portable chinois, un sac chinois! Me reste à acheter un vélo et je me fondrai totalement dans la foule. Ah, je fais quoi de mon long nez?


vendredi 29 août 2008

Mon premier jour à BLCU

Après une nuit réparatrice (matelas dur mais très très bon pour le sommeil finalement!), lever à 9h sans réveil (3h du mat' à Paris), direction le bâtiment de cours pour s'inscrire au test de niveau pour que je sois affectée au bon groupe de chinois. Foule. Japonais. Coréens. Mauvaise file bien évidemment, mais j'ai tout de même été reçue par une professeur qui a testé mon niveau oral en 5 minutes; elle veut me faire commencer par la leçon 31 (je me suis arrêtée à la leçon 20 en France!). Bon, mais comme ce n'était pas la bonne file je pense que ce qu'elle a dit ne remontera pas: le petit papier a été pris, échangé contre un autre qui tient lieu de convocation à l'écrit... c'est dimanche à 8h20!!! Me reste donc un petit jour pour potasser...

J'ai aussi réglé les affaires pour ma bourse que j'ai touchée assez facilement (après 3 bureaux et donc trois tampons et petits papiers différents, enfin, j'exagère): 3200 yuans (soit environ 300 €) pour le premier mois, inespéré!


Je commence à m'habituer à ma petite chambre. Enfin, hier soir j'ai vu les Chinoises rentrer de leur douche qui se trouve carrément dans un autre bâtiment que celui qu'elles habitent, je ne peux donc pas décemment me plaindre de ce que j'aie à traverser un couloir pour pouvoir prendre la mienne de douche! Je ne peux m'empêcher de frissoner à l'idée qu'elles devront faire ça en hiver aussi... Cependant, les toilettes sont vraiment très désagréables, et ne parlons pas bien évidemment des douches.

D'ailleurs petit clin d'oeil douche anglaise pour la prochaine fois, je ne vous en dis pas plus.
En ce qui concerne ma chambre, elle est petite certes mais finalement pas invivable. Ma "roommate" est Arménienne, elle s'appelle Tamara. Très sympathique, discrète, propre. Langue de communication: l'anglais, bien sûr, mais je crois que je vais devoir m'y faire de toute façon. Je crois que j'aimerai bien passer l'année avec elle. On parle toutes les deux de trouver une chambre avec une mini-salle de bain, quitte à payer un surplus. Mais (admettons qu'on y arrive) on ne saura pas sur qui on va tomber alors, et après plus question de demander à changer...

Sinon, tout le monde m'a dit qu'à Pékin ce qui allait me choquer dès le premier regard ce serait le monde. Eh bien je n'ai peut-être pas encore vu assez de Chinois, mais moi j'ai pas encore ressenti la fameuse sensation "goutte d'eau dans la mer". Par contre dès l'atterrissage, c'est le brouillard qui m'a éberluée. Ce n'est pas comme notre brouillard automnal, c'est plus comme dans un spa, en presque aussi chaud. On se sent tout moite en deux secondes (là je carbure à 2 douches par jour). Et puis en prime il y a de grosses gouttes d'eau qui tombent de temps en temps de nulle part, juste comme ça.

Je n'ai pas encore eu le temps de sortir beaucoup de l'université; Romain m'a emmenée faire un tour dans les environs hier soir, après m'avoir fait goûter canard laqué et poulet aux cacahuètes. Il m'a présenté tellement d'endroits que j'ai bien peur de n'avoir même pas retenu la moitié de ce qu'il m'a dit. Je n'étais pas la seule à avoir retenu l'endroit du grand supermarché "Lotus Center"; j'y suis donc allée avec une Canadienne et une Américaine (d'origine coréenne) ce midi. Première déconvenue dans un monde où on écrit et on parle une langue qu'on ne comprend pas: j'ai acheté de l'après-shampooing au lieu de shampooing!! Tout ce que je comprends de ce qui est écrit sur le pot, c'est "Pantène"... J'ai des progrès à faire...

Je vous laisse, j'ai justement mon chinois à réviser!

再见!

jeudi 28 août 2008

Mon arrivée à Pékin

Ca y est, j'y suis. Tous les obstacles possibles se sont évanouis devant moi au fur et à mesure. J'ai pris possession d'un lit et d'un bureau dans une chambre minuscule à partager avec une autre étrangère ... je vais essayer d'en changer très vite!!
Pour ma première après-midi à BLCU je trouve que j'ai bien fait avancer le schmilblik: clef de ma chambre (enfin, plutôt d'une chambre...), et inscription à BLCU (pas encore pour les cours, ça je le ferai demain). Quand je pense que certains sont déjà à Pékin depuis 3 jours et qu'ils n'ont pas encore fait tout ce que j'ai fait en une aprèm, ça me rassure beaucoup sur mes capacités de communication et de compréhension de la "logique chinoise". Enfin, pour ça j'ai grandement été aidée par mon ami Romain qui m'a tout expliqué en long en large et en travers (jusqu'au papier toilette qui n'est jamais fourni!). Je suis assez étonnée de comprendre relativement facilement ce que les gens me disent; j'espère que mes progrès seront aussi fulgurants que je l'espère.
J'ai bien envie de vous faire partager mes sensations durant le vol, mais ce sera pour une prochaine fois. Là c'est l'heure de manger.

mardi 26 août 2008

J-1: le corps déjà en décalage

Le stress des derniers préparatifs. Depuis une semaine c'est chaque jour un peu plus de fatigue. J'ai mon visa (2 minutes chrono dans l'Ambassade la semaine dernière!), mon billet d'avion, ma lettre d'admission; je suis parée, mais entre le mariage de mon amie d'enfance et les rendez-vous matinaux chez le médecin, mon corps a du mal à suivre. Je dors mal, j'accumule la fatigue. J'espère qu'une fois à Pékin je serai délivrée de cette sensation bizarre de vivre à côté de son corps, d'être en suspension quelque part, en attente. Petite sieste, décalquée au réveil. Vivement le départ. Je redoute le décalage horaire, et j'ose espérer que la fatigue accumulée sera plus forte que l'excitation de la nouveauté et me donnera envie de me coucher plus tôt.
J'ai fait le dernier bisou à ma famille hier, et demain ce sera le dernier regard à la France.
Un autre de mes compagnons d'aventure a décollé hier soir de Paris; nous suivrons le même cursus à Pékin (Beiyu puis Tsinghua). Coup de fil dans la salle d'embarquement: je serai sur le même siège demain soir!!
Chers lecteurs, je vous laisse, le bureau de change et les douze photographies d'identité pour l'université m'attendent... prochain post depuis l'Empire du Milieu!

vendredi 22 août 2008

Comment transformer points d'interrogation et autres petits carrés très seyants en de jolis caractères chinois...

Petit moment pratique pour le post d'aujoud'hui: comment arriver à lire (et écrire!) les caractères chinois sur son ordinateur!! Bon, je suis d'accord, si pour vous le chinois c'est du chinois, ça va vous faire une belle jambe tout ça, mais ça vous donnera peut-être envie d'aller plus loin une fois que vous vous rendrez compte de la beauté de la calligraphie chinoise... Et puis je suis certaine que vous mourez d'envie de savoir écrire mon prénom chinois!! Donc suivez le lien en cliquant sur le titre de ce blog, et ça devrait aller comme sur des roulettes. Pour le SAV, me contacter, réponse garantie sous 24h.

Bonne installation!

vendredi 15 août 2008

Paperasses, je vous aime!

En fait, lorsque je disais que mes galères d'universités étaient finies, je me suis rendu compte très vite (via un mail de Tsinghua) que ce n'était pas le cas. La responsable du programme Chine de Paristech est partie en vacances il y a deux semaines en nous disant: "vous irez à Beiyu (l'Université des Langues) quand vous arriverez en Chine, ils vous ont acceptés, mais comme vous n'aurez pas de lettre d'admission sur vous, il se peut qu'ils ne sachent pas qui vous êtes, donc il faudra peut-être que vous contactiez le service des bourses qui, lui, est au courant..." Ca sentait les embrouilles! Sans parler de ma deuxième année (qui doit être effectuée à Tsinghua) qui est pour le moment encore hypothétique: le dossier devrait être transféré durant l'année, et on compte sur la présence du Président de Paristech à Pékin en octobre prochain pour "débloquer" la situation et "réchauffer" les relations entre les partenaires de l'échange...
Enfin, bonne nouvelle ce matin: en rentrant de vacances, mes parents découvrent une enveloppe de l'Ambassade de la R.P. de Chine... qui contient ma lettre d'admission à l'université des langes!!! Donc pas de (grosses) embrouilles à prévoir à l'arrivée. Je sais enfin ma date de rentrée: lundi 1er septembre (il fallait s'en douter), et la fin de mon année scolaire: le 15 juillet! Oups, ça fait long quand même.

ps: si vous n'avez pas tout compris, c'est normal, et ça ne vous empêchera pas de comprendre la suite!

mardi 12 août 2008

Petit papier rose, où vais-je te ranger?

A 10 h ce matin, mon passeport s'est transformé en un petit papier rose de la taille d'un bout de papier toilette. Ca fait bizarre de se dire que mon identité va tenir à ce bout de calque (car on voit presque à travers, j'avais déjà parlé ici du papier chinois) pendant une semaine. Je n'ose même pas imaginer ce qui se passerait si je le perdais...
Et puis dire qu'il a fallu le tampon d'un médecin dont je n'ai même jamais vu la tête, et qui travaille dans un service de rhumato (rien à voir avec la médecine générale, mais tant que c'est dans un hôpital public...) pour que mon dossier médical soit accepté! C'est assez déprimant tout ça. Enfin, l'essentiel c'est que mon visa soit sur les rails à présent. C'était la dernière vraie grande formalité avant le départ: maintenant plus rien ne peut me clouer au sol. Si: une grève! Mais n'y pensons pas. Je partirai.
Et puis autre bonne nouvelle du jour: ma lettre d'admission de l'université des langues de Pékin serait arrivée à l'Ambassade à Paris! J'aurai donc peut-être l'immense privilège de ne pas "débarquer" complètement à Pékin le 28...

vendredi 8 août 2008

Maudite, je suis maudite

Mercredi matin, tous mes papiers sous le bras, photocopies et compagnie, je vais le coeur presque léger faire la queue devant le consulat de Chine rue Washington une demi-heure avant l'ouverture. Vous l'aurez compris, dernière formalité avant mon départ: la demande de visa! Je bavarde joyeusement avec mes voisins "d'attente", un businessman et un touriste; à nous trois nous représentons tous les types de visas pour la Chine (ou presque). Au bout de trois quarts d'heure, je finis par apercevoir les guichets, des personnes qui en repartent avec un petit papier rose en main (celui qui leur permettra de récupérer quelques jours après leur passeport "visé"). La tension monte un peu: et s'il me manquait un papier? Et si tout n'était pas en règle? Numéro 26! Ah, c'est à moi, au revoir monsieur le businessman, bon déménagement, bonne chance! Une fonctionnaire aimable comme une porte de prison m'ordonne de lui passer tous mes papiers par la meurtière. Trois secondes après, l'original de mon certificat médical en main, elle me dit "pas bon, pas bon, ça tampon médecin traitant, pas hôpital public". J'essaie de discuter, mais impossible, elle continue "il faut aller au ministère". Trois fois. Lorsque je lui demande d'expliquer (trois fois aussi), elle finit par me dire qu'il faut légaliser mon document au ministère des affaires étrangères...

Je repars passablement énervée, avec mon passeport toujours en ma possession, mais toujours sans visa...

Heureusement qu'une bonne amie fait ses études de médecine à l'Hôpital Saint Antoine; je lui glisse mon certificat, et un jour plus tard, miracle, il est tamponné "hôpital public"!! Je retente le passage devant Cerbère la semaine prochaine, croisez les doigts pour moi!

vendredi 1 août 2008

L'attente...

A moins d'un mois du départ, l'impatience commence à monter. Toutes les pensées sont accaparées par les préparatifs: la lettre d'admission de l'université, la demande de visa, les examens médicaux, la méthode de chinois dans le métro, les anciens et les nouveaux amis qui partent aussi, en Chine ou ailleurs... mais la dure réalité ramène toujours à des choses moins éthérées. Le stage qui ne finira donc jamais (et pourtant, il est sympa ce stage au Ministère!), la rédaction du rapport qui n'avance pas, les galères de logement, les courses tout bêtement!

Mercredi matin, j'irai me poster dans la longue file devant l'Ambassade et je demanderai mon visa X. J'ai envie de partir!